Leur funk cuivré de trafiquants, eux seuls en connaissaient les dosages précis, les quantités d’épices d’Orient à injecter, le mesure de rythmes gnawa, la teneur en percussions, l’équilibre entre le pur hédonisme et le message qui passe pendant que le public danse.
Dans cette ville comme dans tant d’autres, on les connaissait et les affiches annonçant leur passage habillaient encore les murs. Leur premier album Chibani étaient encore la bande-son de bien des casques et des soirées.
La Chevrolet Camaro bondée de plus de passagers qu’elle ne pouvait et ne devait en contenir remontait les avenues, le pare-brise orné du découpage de l’essuie glace qui a cherché à se frayer un chemin dans la couche de sable. Celle ramenée du Maghreb, au prix de milliers kilomètres à fendre les étendues arides de l’interminable paysage beige et ocre. Une couche de sable chargée de toute la tradition des rythmes beldi, quartz et micas encore vibrant de la tradition d’Errachidia. Comme sorti des 70’s le son sonnait cette fois plus traditionnel. Les synthétiseurs dansaient en sarouel sur le beat, jouant de leur quart de ton comme d’une arme redoutable sortie par surprise de derrière la ceinture au moment où tout le monde se tenait les mains en l’air.
Their brassy funk of traffickers, only they knew the precise dosages, the quantities of oriental spices to inject, the measure of gnawa rhythms, the percussion content, the balance between pure hedonism and the message that passes while the audience is dancing.
In this city, as in so many others, we knew them and the posters announcing their passage still adorned the walls. Their first album Chibani was still the soundtrack of many headsets and parties.
The Chevrolet Camaro, crowded with more passengers than it could and should contain, rolled up the avenues, the windshield adorned with the cutout of the wiper that sought its way through the layer of sand. The one brought back from the Maghreb, at the cost of thousands of kilometers cutting through the arid expanses of the endless beige and ocher landscape. A layer of sand charged with all the tradition of beldi, quartz and micas rhythms still vibrant with the tradition of Errachidia. As out of the 70’s the sound sounded more traditional this time. The synthesizers danced in harem pants to the beat, playing their quarter-tones like a fearsome weapon that sneaked out from behind the belts as everyone stood with their hands in the air.