Ceintures bouclées sur la poitrine et visières de casque rabattues, se retrouver assis à la verticale est une position peu habituelle. Calme et concentration règnent dans le cockpit.
En fond sonore, un compte à rebours qui égrène des secondes qu’une nuée de diodes clignotantes accompagnent en rythme. Grondements de réacteurs, le “ignition” sans retour vient de retentir et déjà la navette Supergombo s’est débarrassée de sa rampe de lancement, file vers les nuages et quitte l’atmosphère.
Derrière ces années-lumières de voyage, après une longue nuit spatiale, s’anime enfin une galaxie jamais visitée. Un système solaire situé dans un espace temps en décalage avec celui qui était le leur au moment de leur départ. Dans un futur fantasmé qui a déjà eu lieu.
Le réservoir chargé à ras bord d’afro-funk, Supergombo fonce vers cette exploration.
Leurs arrières assurés par des polyrythmies de percussions, c’est le groove déflagrant qu’ils se frayent une route dans les champs d’astéroïdes, détruisant les plus coriaces au break de batterie, expulsant les autres sur les côtés sous le ronronnement des basses. Atterrissage en douceur ou départ en trombe, manette de l’hyperespace poussée à fond, la mission SIGI TOLO emporte Supergombo vers des planètes luxuriantes comme vers des plus hostiles. Vers des étendues lunaires propices à la méditation, vers des mondes où la technologie a pris le dessus sur les individus, les ramenant au rang de simples composants de circuits imprimés
Eclairée par les claviers, l’odyssée rétrofuturiste suit sa feuille de route aux reflets cinématographiques. Et, pendant qu’au sol, dans le studio transformé en salle de contrôle, radars, écrans de position et cadrans en tous genres s’affolent d’avoir perdu leur trace, Supergombo, dans leur navette à la carlingue frappée de wax africain, et protégée par des amulettes musicales venues du monde entier, strie d’une traînée de cuivres le noir insondable de ces univers qu’avec SIGI TOLO ils ont explorés, apprivoisés, et conquis.